La Cathédrale Saint-Germain de Rimouski
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LES RÉNOVATIONS

(Photo : archives de l'Archevêché de Rimouski)
NOTES GÉNÉRALES
Construite entre 1854 et 1859, la Cathédrale a ensuite connu, au fil des ans, quelques rénovations majeures.
«En 1891, le clocher est consolidé et son apparence extérieure est modifiée par l'ajout de contreforts et de détails
d'ornementation conjuguant des éléments gothiques et baroques. Suite aux esquisses proposées par le chanoine Georges
Bouillon en 1893, les travaux de construction du choeur et de la sacristie sont exécutés en 1902-1903 selon les plans de
l'architecte Jos.-J.-B. Verret de Sherbrooke. En 1909, des travaux additionnels pour l'installation de l'éclairage électrique et
pour le parachèvement de l'aménagement et du décor intérieur du choeur sont réalisés selon les plans de l'architecte Jos.
Venne de Montréal : la pièce maîtresse en est le baldaquin imaginé par Georges Bouillon. En 1920, des galeries latérales
sont ajoutées au-dessus des bas-côtés et du déambulatoire et un orgue Casavant est installé.
En 1967, l'architecte Firmin Lepage de Rimouski est chargé de la rénovation intérieure de la cathédrale dans le contexte du
renouveau liturgique issu du Concile Vatican II. Tous les éléments du décor intérieur postérieurs à 1902 disparaissent : les
galeries, la chaire, le maître-autel et le baldaquin sont supprimés et le mobilier et les boiseries d'origine remplacés. La
sacristie est déplacée prés de l'entrée et l'orgue déménagé dans le choeur. Selon les spécialistes, cet orgue est l'un des plus
beaux du Québec. Construit par Casavant en 1921, [rénové une première fois par cette firme en 1967] et rénové en 1979
par la maison Guilbault-Therrien de Saint-Hyacinthe, l'orgue comporte 63 jeux et 4 500 tuyaux répartis sur 4 claviers et
pédalier.» (En coll. Les promenades historiques de Rimouski. Rimouski, Office du tourisme et des congrès de Rimouski /
Société Joseph-Gaudreau pour le patrimoine, 1993. 88 p. ill. Cf. p. 25-26).
LES RÉNOVATIONS MAJEURES DE 1967
1. Réfection du plancher
La cathédrale avait été érigée en 1854 sans soubassement, sauf à l'emplacement de la chaufferie. Avec les ans, le
remplacement de certains éléments de chauffage fut rendu nécessaire. Pour amener le matériel et en faciliter le passage,
comme l'espace manquait entre le sol et le plafond de la cave, on fit des encoches dans le bois des poutres. On les perça
aussi pour insérer de la tuyauterie. Le résultat à long terme en fut un affaiblissement de la structure générale du plancher et
son affaissement en plusieurs endroits. Cela devenait dangereux pour un édifice public. Vu la difficulté de réparer le
plancher de façon durable et sécuritaire, il fut décidé de le remplacer par une dalle de béton qui couvrirait l'ensemble de la
nef et du choeur. Ce travail exigea, évidemment, que tout l'intérieur de la cathédrale fut au préalable vidé de ce qui reposait
sur le plancher.
2. Réparation de l'orgue
L'orgue, datant de 1920, donnait des signes de vieillissement et d'usure interne et exigeait une rénovation générale. Devant
les coûts exhorbitants réclamés pour une réparation sur place, il fut décidé de le faire démonter et transporter à Saint-Hyacinthe pour y être travaillé par la maison Casavant. On s'aperçut alors que le jubé de l'orgue n'était, de fait, qu'un
plancher entourant l'orgue, donc vide à l'emplacement de l'instrument. On découvrit, de plus, que deux poutres maîtresses
du jubé soutenant l'orgue étaient cassées à cause de leur âge et du poids de la charge. L'ensemble ne tenait plus que par
appui contre les renflements de plâtre. La réparation s'annonçait fort complexe et coûteuse, surtout avec le manque
d'ouvriers spécialisés dans le plâtre. Vu la réforme liturgique et le déplacement de l'animation vers le choeur, il fut décidé
de réinstaller l'orgue réparé à l'avant du choeur et d'éliminer le jubé arrière.
3. Le baldaquin et le choeur
Le déplacement de l'orgue à l'avant du choeur entraîna des modifications majeures à cette partie de l'édifice. Il fallut
réaménager le jubé du choeur (et par conséquent le déambulatoire) pour qu'il puisse porter l'instrument.
Le baldaquin qui présentait des dangers pour le feu, à cause d'un système électrique déficient complètement à refaire, fut
retiré pour cette raison et aussi pour faciliter la réfection du plancher et laisser la place à l'orgue. Il s'ensuivit un
réaménagement nécessaire et général du choeur, tenant compte de la réforme liturgique proposée par le concile Vatican II.
4. Jubés latéraux
À l'origine, la cathédrale avait été érigée sans jubés latéraux. Ils furent ajoutés en 1920. Avec la croissance de la ville, donc
la subdivision en de nouvelles paroisses, et la multiplication des messes dominicales, la cathédrale ne connaissait plus les
affluences de jadis et ces jubés étaient inutilisés et fermés à clef, sauf circonstances spéciales. De plus, ils ne répondaient
pas aux normes de sécurité. On exigeait que les accès soient refaits et que le tout soit à l'épreuve du feu. Il s'avéra
impossible d'aménager ces accès à l'intérieur de l'édifice à cause du manque d'espace et des problèmes de circulation. Il
aurait donc fallu aménager des accès extérieurs pour chaque partie de jubé, ce qui s'avéra irréaliste. De plus, les planchers
usés étaient à refaire. Devant les énormes coûts supplémentaires que réclamaient ces travaux pour rendre les jubés
conformes, il fut décidé de les supprimer et de rendre à l'édifice son aspect originel.
5. Le clocher : une surprise
Le déplacement de l'orgue et le démantèlement du jubé furent une bénédiction : lors des travaux, on découvrit que de l'eau
s'infiltrait dans la structure interne à l'est du clocher. La poutre majeure qui supportait l'ensemble de ce côté et subissait la
pression du vent était pourrie par l'eau et s'effritait complètement sur une longueur de plus de deux mètres. L'ensemble ne
tenait que par appui contre le jubé, lui-même affaibli par le bris de deux poutres portant l'orgue. Le clocher aurait pu
s'effondrer sur la cathédrale à tout moment. D'urgence, on fit les plans d'une pièce d'acier en "U" qui fut fabriquée sur
mesure, livrée en 48 heures et posée sans délai. On avait frôlé de près la catastrophe.
6. Autres travaux
- Chauffage : Le réaménagement majeur de la cathédrale obligea le remplacement des gros calorifères en fonte, désuets et
demandant beaucoup d'entretien. Les conduits du système de chauffage furent intégrés dans le bas des murs.
- Isolation : Les murs ne contenaient aucun isolant : la pierre extérieure d'un côté, à l'intérieur, le bois recouvert de plâtre;
entre les deux, une mince couche d'air de quinze centimètres pour toute isolation. Tous les murs furent remplis de
vermiculite, matériaux le plus adéquat, à l'époque, pour ce genre d'édifice.
- Les bancs : Les bancs étaient fort avariés : beaucoup devaient être remplacés, les autres pouvant être réparés. Devant les
coûts exigés pour ce travail, les bancs de remplacement devant être identiques à ceux déjà en place, il fut décidé de donner
les bancs encore utilisables à la paroisse de Pointe-au-Père et de faire fabriquer pour l'église, par M. David Langis,
ébéniste, une série complète de bancs neufs en acajou d'Asie.
LES RÉNOVATIONS MAJEURES DE 1978 À 1984
La cathédrale, datant de 1854, a subi l'usure du temps... Les travaux de 1967 ont permis une bonne restauration de
l'édifice, mais tout n'a pas été fait. Ainsi, de 1967 à 1984, d'autres travaux de rénovation sont rendus nécessaires pour
assurer l'entretien et la conservation en bon état de l'église et de son contenu. En 1978, la rénovation des grandes orgues
coûte 45 000 $. En 1981, on investit 24 000 $ pour faire repeindre le toit et les clochers. En 1982, 48 000 $ sont versés
pour la réparation des contreforts extérieurs.
En 1984, une subvention de 245 000 $ du gouvernement fédéral permet des travaux d'envergure. On répare le plâtre des
murs et du plafond endommagé par l'humidité et le manque d'isolation. Après un lavage général de l'intérieur de l'édifice,
deux couches de peinture sont appliquées, découpées par deux teintes de gris le long des colonnes et des arcades. Les
boiseries (dados) sont revernies. On applique aussi cinq centimètres (deux pouces) d'isolant dans l'entre-toit pour réduire
les coûts exhorbitants du chauffage et l'entrée d'humidité. Une autre subvention de 16 700 $, dans le cadre d'un projet
Canada au travail, permet la réfection des 170 bancs qui sont déjà âgés de 17 ans : réparation des parties endommagées,
décapage et sablage, vernissage complet.
Yves-Marie Mélançon, 1988


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